Au 1er janvier, Freudenberg Sealing Technologies (FST) a mis en service au site de Berlin un micro-réseau – système de batteries travaillant comme une centrale électrique virtuelle. Freudenberg contribue ainsi à stabiliser le réseau électrique public, ouvre la voie aux énergies renouvelables et réduit ses coûts d’électricité grâce à l’intelligence artificielle.
La quantité d’électricité produite à partir de l’énergie éolienne et solaire dépend – c’est dans la nature des choses – de la météo et de l’heure de la journée. Que faire de tout ce courant si le vent souffle fort en plein soleil de midi ? Et inversement, où le trouver si, en hiver, à sept heures du matin, tout le monde allume en même temps la bouilloire et la cafetière électriques, alors qu’il fait encore nuit et qu’il ne souffle pas la moindre brise ?
Les micro-réseaux contribuent à compenser à court terme les fluctuations du réseau et à en stabiliser la fréquence. Selon les besoins, les systèmes de batteries stockent le courant quand l’offre est excessive et le restituent quand la demande augmente : la batterie sert de système de sauvegarde. Au site de Berlin de FST, un micro-réseau de ce type, d’une capacité de 556 kilowattheures et d’une puissance de 704 kilowatts a été mis en service au 1er janvier.
Les exploitants du réseau, qui peuvent décider de s’approvisionner en électricité auprès du micro-réseau dans le cadre d’un achat aux enchères, en profitent aussi bien que les consommateurs, qui disposent ainsi d’une électricité fiable en permanence. Mais FST en tire aussi des avantages, doubles même : l’utilisation du courant stocké permet de lisser les courbes de charge et de compenser les pics de consommation résultant d’un besoin d’électricité simultané temporaire pour un grand nombre d’appareils. Ces pics déterminent le prix de l’électricité. Plus ils sont faibles, plus le tarif, et donc le prix payé par FST, est bas. Depuis le 1er janvier, le site couvre ses pics de consommation à l’aide de son propre micro-réseau.
FST peut ainsi non seulement réduire ses frais d’énergie, mais aussi gagner activement de l’argent. Cet achat et vente d’électricité sur le marché au comptant est appelé arbitrage. Le principe de base est d’acheter de l’électricité à bas prix à certains moments de la journée pour la revendre quelques heures plus tard avec un bénéfice.
FST ne s’occupe pas de tout cela lui-même. Le microréseau est loué, et le propriétaire – la société Frequenz – se charge de l’ensemble des opérations. Une intelligence artificielle coordonne la gestion interne de la charge, la fiabilité du réseau et l’arbitrage.
Le troisième partenaire de ce projet est la société Commeo. Elle a fourni le module de stockage d’énergie stationnaire, au fond une batterie, et assure, à l’aide d’un système de sécurité bien pensé, la protection incendie. Commeo ? Mais oui, effectivement, Freudenberg a conclu en 2020 un partenariat stratégique de longue durée avec cette entreprise spécialisée, qui met en œuvre dans ses systèmes de stockage des batteries de XALT Energy, donc de Freudenberg. Ainsi, la boucle est bouclée.

Huit tonnes sur 35 palettes
Parallèlement à sa tâche de Global Engineer Components, Marek Semrau (à droite sur la photo en bas à gauche) s’investit à faire avancer les énergies renouvelables chez FST. Il fut l’initiateur du micro-réseau à Berlin, et donna un coup de main en personne lors de l’installation de celui-ci. Dans l’usine, le système de stockage d’énergie composé d’armoires électriques, de modules de batteries, d’onduleurs et de nombreux mètres de câbles est installé sur une mezzanine auparavant inutilisée, à quatre mètres de hauteur. À la mi-décembre 2022, huit tonnes, livrées sur 35 palettes, durent être levées au chariot. Les éléments furent mis en place l’un après l’autre et raccordés. « Avec ce premier microréseau, Freudenberg s’aventure en terre inconnue. Nous allons maintenant recueillir des expériences et les évaluer » déclare Marek Semrau.
Pour lui, d’autres options sont envisageables. Une extension du système permettrait d’assurer l’alimentation temporaire de l’usine (terme technique : capacité d’îlotage) en cas de black-out – au moins jusqu’à ce que toutes les machines et tous les processus soient arrêtés de manière contrôlée ou que des groupes électrogènes de secours prennent le relais. D’autre part, un micro-réseau pourrait être combiné avec une installation photovoltaïque produisant elle-même de l’électricité.





