Depuis janvier 2024, Kerstin Borrs fait partie du Management Board de Freudenberg Sealing Technologies (FST). En avril, elle prit le relais de Ludger Neuwinger-Heimes en tant que Chief Financial Officer (CFO) et est responsable des domaines des finances, de l’informatique et de Mergers & Acquisitions.
Madame Borrs, vous n’êtes pas nouvelle chez Freudenberg. Où avez-vous travaillé avant de venir à FST ?
J’ai commencé en 2018 chez Freudenberg Home und Cleaning Solutions. J’y suis restée jusqu’à la fin de 2023, avant de venir chez FST. Avant mes fonctions chez Freudenberg, j’ai travaillé pendant 25 ans dans l’industrie et le commerce des biens de consommation, pour les sociétés Mars, Mondelez – anciennement Kraft Foods – et la société REWE Zentral AG.
Vous êtes chez FST depuis le début de l’année, depuis le mois d’avril en tant que CFO. Qu’est-ce qui vous a le plus surprise au cours des derniers mois ?
Ce qui m’a le plus surprise, c’est la force d’innovation dont fait preuve notre groupe commercial. Je suis impressionnée par l’attitude proactive et engagée avec laquelle nos employés répondent au défi du passage de la propulsion conventionnelle à la mobilité électrique. La quantité même d’innovations prometteuses qui génèrent pour une part dès aujourd’hui déjà de nouveaux chiffres d’affaires est impressionnante elle aussi. Je pense que la base de notre succès est d’une part notre compétence bien fondée dans le domaine des matériaux, d’autre part une collaboration partenariale étroite tant en interne qu’avec nos clients.
La situation réelle est-elle différente de vos attentes ?
Au sein du Groupe Freudenberg, FST est perçu dans de nombreuses initiatives et de nombreux projets comme un précurseur, et mes attentes étaient donc très élevées. Après ces premiers mois ici, je ne peux que confirmer que nous sommes très bien positionnés. Par exemple en ce qui concerne la compétence en matière de développement : nous pouvons proposer à chaque client et à chaque marché la solution adaptée. Nous sommes bien qualifiés également au niveau de la gestion de la complexité, ce qui est d’ailleurs nécessaire vu la grande variété de nos produits et de nos clients.
Qu’en est-il, de votre point de vue, des innovations, de l’infrastructure des systèmes et des processus ?
En ce qui concerne les innovations et la recherche, nous évoluons au plus haut niveau. Nous investissons en permanence et de manière systématique dans ce domaine, afin d’assurer également à l’avenir le maintien d’une force d’innovation élevée.
Nous disposons de normes de qualité ambitieuses, et nous aspirons chaque jour à la perfection dans la fabrication. J’ai pu m’en convaincre lorsque j’ai visité différents sites de production.
Au niveau des systèmes et des processus également, FST a réalisé au cours des dernières années des investissements constants et poursuivi ses activités de développement. En font partie par exemple des investissements dans de nouveaux systèmes et leur élaboration, parmi eux des cycles de formation du personnel et une collaboration internationale qui fonctionne bien. Nous pouvons en être fiers. En même temps, ces succès devraient nous conforter à continuer sur cette voie et à travailler à l’amélioration continue de nos procédés et nos processus.
Sur quoi mettrez-vous l’accent à l’avenir ?
J’ai mis à profit ces trois premiers mois pour me faire une idée de la stratégie, de l’organisation, des structures, des manières de travailler et de la culture de l’entreprise. Il est important pour moi de bien connaître l’histoire de l’entreprise et l’environnement dans lequel nous évoluons, afin de prendre les meilleures décisions pour l’avenir.
En tant que CFO, je suis responsable, avec mes deux collègues du Board de FST, du succès de notre entreprise. En font partie le développement et la mise en œuvre de la stratégie commerciale. Concrètement, nous avons l’intention, pour la période stratégique actuelle de 2024 à 2026, de devenir plus actifs dans le domaine Mergers & Acquisitions – c’est-à-dire d’acquérir si nécessaire des entreprises et des compétences. Ce sera l’objectif premier de mon travail.
De plus, il relève de ma responsabilité que nous travaillions avec des processus commerciaux efficaces et efficients pour pouvoir analyser de manière adéquate les données pertinentes. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut prendre des décisions fondées. Après mes premiers mois en tant que CFO chez FST, je peux dire que grâce à un grand nombre de bonnes initiatives, nous sommes bien positionnés. Mais ma devise est : on peut toujours améliorer quelque chose.
Avez-vous pu faire la connaissance de tous les sites de FST ?
Pas encore de tous, mais je projette de rendre visite à d’autres sites pour me faire une idée plus complète de notre production, de notre personnel, de nos produits, de nos structures et de nos processus.
Notre CEO Claus Möhlenkamp a souligné récemment dans une interview la grande puissance financière grâce à laquelle FST maîtrise le passage à de nouveaux secteurs commerciaux. Comment assurerez-vous cette force financière également à l’avenir ?
Au cours des dernières années, FST a réussi à augmenter continuellement sa capacité financière. Les moteurs principaux de cette évolution étaient des produits à succès, la faculté d’imposer des augmentations de prix sur le marché afin de répercuter l’augmentation des coûts des matériaux, ainsi que des processus efficaces et améliorés en permanence, en particulier en ce qui concerne les chaînes de livraison et le Working Capital Management. Ceci signifie que nous maintenons nos stocks à des quantités optimales et que nous suivons de près les actifs et les passifs résultant de livraisons et de prestations. Ceci est important pour notre liquidité. Tout ceci, ensemble, a fait que notre rentabilité et notre force financière n’ont cessé de progresser.
Il s’agit maintenant de défendre ce point fort et de continuer de l’élaborer, afin que nous soyons capables, sur toute la durée de cette transformation, de financer notre propre transformation : par des investissements, d’une part dans la recherche et le développement, d’autre part dans nos usines. Car de nouveaux produits exigent aussi de nouvelles technologies de fabrication. De même, nous ne devons pas perdre de vue nos produits actuels grâce auxquels nous gagnons de l’argent dès aujourd’hui. Ceux-ci doivent rester d’une qualité constante et continuer d’être fabriqués sur des machines sans cesse améliorées.
FST veut se préparer à l’avenir par des économies au niveau des frais de distribution et des frais généraux administratifs : quelles seront ces économies et comment seront-elles réalisées ?
Une analyse comparative nous a permis de constater que, par rapport à nos concurrents directs, nos frais généraux administratifs – en font partie la recherche, le développement, la distribution, les stocks et la logistique – sont supérieurs d’environ quatre points de pourcentage à ceux de la concurrence. Pour combler cette lacune et donc devenir concurrentiels également dans ces fonctions support, nous nous concentrons sur les structures organisationnelles, l’efficience des processus et l’achat de prestations de service.
Notre organisation, dans le domaine indirect, n’a cessé de croître et est devenue très complexe. Pour rester concurrentiels dans un contexte de marché en évolution rapide et profonde, nous examinons maintenant ce qui est vraiment nécessaire, ce qui peut être optimisé, et dans quels domaines nous pouvons réaliser des économies durables. Ceci peut par exemple avoir une incidence sur la décision de repourvoir ou non un poste vacant. Il nous faut aussi élaborer des concepts permettant de savoir si et comment nous pouvons offrir à nos collaborateurs de bonnes options et des missions alternatives si leur poste actuel change ou devait être supprimé en raison d’adaptations structurelles.
Nous voulons améliorer nos processus, les rendre plus modernes et plus légers, faire avancer la numérisation, et prendre congé des modes de travail désuets. Notre système PGI uniforme est une base idéale pour cela.
Nous examinons aussi de près l’achat de prestations de service : c’est-à-dire que nous nous demandons si nous en avons encore besoin aujourd’hui dans ce volume et à ces prix. Ou s’il y a pour cela éventuellement d’autres prestataires.
FST a-t-il recours à l’intelligence artificielle (AI) dans ses processus financiers ?
Nous avons déjà, avec SALLY, notre assistante virtuelle de préparation des visites chez le client, fait des expériences positives en matière d’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine du Customer Relationship Management. Actuellement, nous étudions des possibilités de la mettre en œuvre dans l’ensemble de l’administration.
Un bon exemple est ici notre projet pilote « Microsoft Co-Pilot ». Un groupe d’employés de FST teste actuellement cette application afin de déterminer comment ce « Co-Pilot » personnel pourrait nous aider dans l’analyse des données. Ou ce qu’elle pourrait apporter lors de réunions ou pour la réalisation de comptes-rendus, et comment automatiser des tâches de routine.
Au-delà de cela, le ressort des finances offre d’autres domaines d’application pour l’intelligence artificielle. Le Controlling surtout peut en profiter pour la planification et l’analyse, et créer ainsi une plus-value pour l’entreprise. Ceci pourrait signifier par exemple que l’intelligence artificielle établit des analyses ciblées permettant d’assister des décisions. Un meilleur reporting en temps réel serait possible, des prévisions plus exactes, des pronostics anticipés et des simulations, et une automatisation des processus de conformité.
Quittons le domaine du travail : comment compensez-vous le stress du quotidien ?
J’ai la faculté de pouvoir parfaitement déconnecter dès le chemin du retour. Sinon, une promenade le soir m’aide, et je fais aussi régulièrement du sport, principalement de la natation et des exercices pour le dos. Mes « outils » personnels sont aussi la pleine conscience et la méditation, et ce depuis plus de 30 ans déjà. Ma passion pour ce que l’on appelle les activités de « mindfulness » a commencé lors d’un cours du soir de tai-chi. Et puis j’aime me réunir avec des amis ou rendre visite à la famille – nous faisons la cuisine et mangeons ensemble, nous parlons de choses privées et de notre travail, des choses qui nous touchent.
