Le but du « E2E – Material Usage Compliance Programme » est d’assurer efficacement que Freudenberg Sealing Technologies (FST) propose des produits propres et inoffensifs, en conformité avec la loi.
Lorsque Dr Meike Rinnbauer emploie le terme « matériaux sûrs » et de « produits sûrs », elle ne parle pas seulement ici de leur manipulation ou de leur qualité. « Sûr » signifie pour elle que toutes les matières premières mises en œuvre, en particulier les substances chimiques, répondent aux exigences légales. « L’objectif est de développer des matériaux conformes aux règlements et consignes actuels et futurs », résume-t-elle. Global Process Owner (GPO) Material Compliance, elle travaille chaque jour sur ce sujet chez FST.
Dans la pratique, ceci se révèle ne pas être chose simple. Le nombre de règlements et de consignes nationaux et internationaux ne cesse d’augmenter, dans le monde entier – pensons ici par exemple aux quelque 10.000 substances per- et polyfluoroalkylées persistantes (PFAS), actuellement en point de mire. Celles-ci sont persistantes, c’est-à-dire qu’elles ne se dégradent donc pas dans l’environnement ; certaines d’entre elles sont soupçonnées de nuire à l’homme et à l’environnement.
REACH, le règlement concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques et des restrictions applicables à ces substances, est une autre législation à laquelle FST accorde la plus grande attention. « La conformité des matériaux n’est pas un „Nice-to-have“, c’est un Must. Il nous faut assurer que nos matières premières et les produits en résultant répondent aux exigences légales sur les différents marchés », précise Meike Rinnbauer. Et ce « End to End » (E2E), de la matière première au produit fini, du développement des mélanges à l’élimination.

Nouvel apprentissage en ligne
Il n’en est que plus important de disposer de processus assurant cette conformité. FST se penche actuellement intensément sur ce point dans son « E2E – Material Usage Compliance Programme ». D’autre part, du personnel bien informé et conscient de sa responsabilité individuelle est nécessaire à tous les niveaux de l’entreprise. Un nouveau cycle d’apprentissage en ligne doit renforcer la prise de conscience de ce problème et contribuer à combler les lacunes de savoir.
Pour en revenir aux processus : dans le cadre d’ateliers de travail Lean – six aux É.-U., un en Allemagne –, des équipes, sous la direction de Jeanne Dellinger, ont passé à la loupe sur place, au cours des mois derniers, la manière dont sept sites de FST satisfont aux exigences de « material compliance ». Jeanne Dellinger, gestionnaire E2E Business Process, est spécialiste des processus relatifs aux cycles de vie des produits. À partir de ces constats et de ces évaluations, des listes de processus cibles à venir seront développés au cours des prochains mois. Car – telle est l’idée de base : une harmonisation, donc une manière de procéder standardisée, est la condition d’une amélioration et d’une plus grande automatisation des étapes de processus à l’échelle de FST.
Un mélange – un numéro
Pour FST, l’un des défis est actuellement le fait que les désignations des matériaux ne sont pas uniformes dans le système SAP – selon leur usinage ou le Lead Center où ils sont utilisés. Selon qu’ils prennent la forme de cordons, de bandes, de plaques ou de semi-finis, ils portent dans SAP des numéros d’articles différents. Jusqu’à présent, des attributs de conformité REACH ou RoHS (pour l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les appareils électriques et électroniques) par exemple devaient toujours être affectés individuellement à chaque fois à chacun de ces numéros. Et ce manuellement, ce qui cause beaucoup de travail et implique un risque d’erreurs important.
Une solution technique a déjà été trouvée sous forme de ce que l’on appelle des « umbrella compounds ». Ici, la base de données d’élastomères de FST est mise en réseau avec le système SAP. Indépendamment de la manière dont il est usiné ensuite, un matériau est alors toujours mis en relation avec son numéro d’article d’origine et toutes les informations pertinentes. Actuellement, le processus est en phase de « cleansing » : « Nous avons dans un premier temps besoin de données propres que nous transmettons ensuite », explique Meike Rinnbauer.
L’intelligence artificielle (IA) et la numérisation doivent aider à maîtriser le flux de sujets liés à la « material compliance », à réduire le nombre d’étapes des processus et à les standardiser – pour une application efficace et conforme de la multitude de règlements et de consignes existants et nouveaux, comme le formule Meike Rinnbauer.
Il pourrait s’agir par exemple d’un chatbot qui réponde aux questions du personnel sur REACH, ou encore de solutions informatiques pour calculer l’empreinte CO2 d’un matériau. Mais pour l’instant, il s’agit d’automatiser par des logiciels intelligents des activités jusque-là manuelles, et d’assurer ainsi de bout en bout la sécurité des processus.